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Les jouets

Nous sous-estimons la puissance des pressions subies par les enfants à être « une fille » ou « un garçon » parce que chacun et chacune d’entre nous, parents, grands-parents, personnel éducatif et de la petite enfance... reproduisons inconsciemment des gestes et des paroles qui enferment les enfants dans des cases. Par exemple, les catalogues de jouets confinent les petites filles dans les pages ménagères (cuisine, dînette, repassage, aspirateur…), dans les pages « petite maman » (poupons, poussettes, table à langer…) mais aussi dans les pages « être belle » (maquillage, bijoux, déguisements de princesse).

D’ailleurs, certains enfants ne s’y trompent pas lorsqu’ils commentent ces catalogues en s’exclamant : « Ça les prépare à leur futur travail de mère ! ». Ils ont déjà tout compris à la socialisation sexuée des enfants. De façon identique, les catalogues enrôlent les garçons dans des personnages et des univers guerriers ou conquérants tout en leur ouvrant les portes des sciences et des techniques (lunette astronomique, coffret expérimental du biologiste…).

Ainsi emprisonnés dans des univers ultra-stéréotypés, les enfants sont privés d’une liberté de choix. Quel accueil réservons-nous à un petit garçon qui souhaiterait une dînette  et une petite fille qui demanderait un déguisement de Superman ? Cette différenciation sexuée envahit tout le petit monde enfantin. Or, l’histoire des jouets nous apprend qu’il n’en a pas toujours été ainsi : la poupée et les cerceaux étaient jusqu’au XIXe siècle offerts aux filles autant qu’aux garçons.

Preuve en est qu’il n’y a rien d’inné mais que c’est une affaire d’éducation et de culture.