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Nous vous invitons à lire les différents textes selon vos besoins et vos intérêts. Les textes que vous trouverez dans cet abécédaire, sont des informations publiques présentes sur internet.

 

A comme Approche du genre

L'approche genre, bien que développée depuis une décennie dans les sphères de la recherche et du développement, peine à s'imposer dans les pratiques. Sa pertinence apparaît pourtant évidente pour atteindre les objectifs de développement. Mais elle suppose une rupture, un changement de position et offre, par la même, des perspectives nouvelles…

Le mot genre est devenu incontournable dans les textes internationaux. Il évoque l'organisation sociale de la différence entre les sexes et de leurs rapports. Penser " genre ", c'est penser que les rapports sociaux entre les hommes et les femmes, les rapports sociaux de sexe, sont déterminants dans tout processus social.

Si on dit genre plutôt que de parler de " rapports sociaux de sexe " c'est uniquement parce que l'anglais est la langue la plus utilisée dans les textes internationaux. Or, le mot " sex " y a un sens beaucoup plus restrictif que le mot français " sexe " et les anglophones ne peuvent l'utiliser sans laisser planer la confusion entre " rapports sociaux de sexe " et " rapports sexuels ", contresens bien fâcheux. C'est donc le mot " gender " qui est utilisé par les anglophones et sa traduction immédiate en français est " genre ", un mot sans doute porteur, dans la langue dont il est issu, d'une autre culture.

On peut observer dans toute société que les places occupées par les femmes et par les hommes et les rôles sociaux que les unes et les autres jouent ne sont pas seulement - et loin de là - le résultat de la différence physiologique entre les hommes et les femmes. Ils sont le résultat d'une longue construction collective. Erving Goffman écrivait en 1977 : " Dans la société industrielle moderne, comme, semble-t-il, dans toutes les autres, le sexe est à la base d'un code fondamental, code conformément auquel s'élaborent les interactions et les structures sociales […] " et, plus loin, " Dans toutes les sociétés, tous les enfants sont, à leur naissance, situés dans l'une ou l'autre des deux classes sexuelles […] le classement initial selon le sexe est au commencement d'un processus durable de triage, par lequel les membres des deux classes sont soumis à une socialisation différentielle ".

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B comme Bouc émissaire

L’expression « bouc émissaire » est souvent employée, cependant elle est mal connue. C’est pourquoi il est nécessaire de montrer qu’au-delà d’une définition commune, il existe une définition sociologique qui met en évidence le mécanisme de mise en place d’un bouc émissaire, les causes et le pourquoi de sa désignation.

Le terme « bouc émissaire » trouve son origine dans la religion. En effet dans la religion hébraïque le grand prêtre procédait, le jour de l’expiation (Yom Kippour), à l’envoi d’un bouc dans le désert, symboliquement chargé de toutes les iniquités du peuple. Le bouc porte sur lui le Mal, et son rejet hors de la communauté est le geste nécessaire à l’expiation. Au IXe siècle apparaît la théorie du pêché collectif qui a pour but d’effacer la peur de l’autre et la notion du bouc émissaire. Mais ce principe du châtiment divin collectif n’a nullement empêché la superstition populaire de sévir chaque fois que l’inexplicable frappait, donc on continue à incriminer l’Autre à cause de ce qu’il a fait ou de ce qu’il est.

Aujourd’hui, l’expression bouc émissaire est couramment employée. Cela permet de désigner une personne comme responsable d’un dysfonctionnement spécifique, sans que les charges soient prouvées, et cela rassure tout le monde. En effet le bouc émissaire c’est celui qui « porte le chapeau » pour d’autres. Il y a une tendance commune à tout homme, c’est le besoin de désigner des boucs émissaires pour expliquer le malheur ou les catastrophes.

La désignation du bouc émissaire ou d’un souffre-douleur est l’aboutissement d’une dérive. C’est l’avant-dernière étape dans un processus pouvant mener à la discrimination.

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C comme Comportements sexistes

Le sexisme définit un rapport plus ou moins hiérarchique des deux sexes et, à ce titre, couvre une forme de catégorisation sociale, morale, politique, religieuse, philosophique, économique, qui impose des normes de comportements aux deux sexes, et dont les deux sexes peuvent également souffrir.

Autrement dit le sexisme se caractérise par le fait d’être discriminé en fonction de son sexe. Le sexe est une différence biologique. Le concept de genre, par opposition au sexe, renvoie à la construction sociale des différences entre hommes et femmes. Il se réfère à la répartition des rôles masculins et féminins dans une société donnée, à un moment donné.

La notion de sexisme recouvre toutes les expressions et les comportements qui méprisent, dévalorisent et discriminent le plus souvent les femmes. La forme la plus courante est orale (plaisanteries, commentaires sexistes, langage sexiste) ou visuelle (publicité, vidéo-clips, pornographie). Parce que certaines formes sont répandues et quotidiennes, on ne les perçoit plus comme du sexisme. Le sexisme est une discrimination qui met à mal le principe d’égalité. Des inégalités et discriminations sexistes subsistent malgré des avancées importantes, tant au niveau national qu’international.

Le sexisme est une attitude dévalorisante et discriminante s’exerçant, dans notre société, à l’encontre des personnes de sexe féminin. Cette attitude est portée aussi bien par des garçons que par des filles, par des enfants comme par des adultes. Le sexisme se traduit par des attitudes de mépris ou de soumission, par des comportements de discrimination, de contrôle et de violences. Violences qui peuvent être de nature physique, sexuelle, verbale, psychologique.

Le sexisme peut être observé chez de jeunes enfants qui l’assimilent en même temps qu’ils se construisent une identité sexuée. C’est par le biais de l’éducation (familiale, scolaire, sociale) que s’acquièrent ces attitudes.

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D comme Discrimination

En droit du travail, la discrimination est le traitement inégal et défavorable appliqué à certaines personnes en raison notamment, de leur origine, de leur nom, de leur sexe, de leur apparence physique ou de leur appartenance à un mouvement philosophique, syndical ou politique.

Une discrimination est une inégalité de traitement fondée sur un critère prohibé par la loi, comme l’origine, le sexe, le handicap… dans un domaine visé par la loi, comme l’emploi, le logement, l’éducation, etc…

Une discrimination sexiste s’exerce à l’égard des hommes ou des femmes lorsque le sexe devient un critère déterminant d’exclusion. Il est à noter que la loi de novembre 2001 fait la distinction entre discrimination directe et discrimination indirecte, révélant ainsi que des pratiques ou des comportements apparemment neutre peuvent entrainer un désavantage particulier. Cette notion de discrimination indirecte est particulièrement pertinente quand les femmes sont, en l’état actuel de la société, très majoritairement représentées et que la décision prise revêt un caractère soi-disant universel, alors qu’elle ne concernera, en réalité, que principalement les femmes. La discrimination sexiste doit également prendre en considération la dimension «multiple» ou «multifactorielle» des formes de discrimination.

En effet, il apparait dans nombre de cas que le sexe de la personne est un élément supplémentaire qui renforce la discrimination autour de ses origines, son âge ou autre…

On s’aperçoit parfois qu’il existe ce que l’on appelle de la discrimination positive. Il s’agit de mettre en œuvre des mesures correctives à des discriminations passées et présentes permettant aux femmes d’avoir les mêmes chances que les hommes. Ces actions correctrices doivent être temporaires comme le préconise l’Union Européenne.

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E comme Égalité des chances

L'égalité des chances est une vision de l'égalité qui cherche à faire en sorte que les individus disposent des "mêmes chances", des mêmes opportunités de développement social, indépendamment de leur origine sociale ou ethnique, de leur sexe, des moyens financiers de leurs parents, de leur lieu de naissance, de leur conviction religieuse, d'un éventuel handicap…

Allant plus loin que la simple égalité des droits, l'égalité des chances consiste principalement à favoriser des populations qui font l'objet de discrimination afin de leur garantir une équité de traitement. Elle implique que les écarts liés au milieu d'origine soient neutralisés. Exemples de domaines d'activités où l'égalité des chances peut être recherchée :

- accès à la formation supérieure et aux grandes écoles, - tests de recrutement et entretien d'embauche,

- accès aux emplois…La qualité du système scolaire est l'un des principaux leviers permettant d'établir l'égalité des chances. L'égalité des chances s'oppose à l'égalité des résultats. Proche de la notion d'équité, elle admet une inégalité "juste" induite par les capacités intellectuelles, le mérite individuel ou les efforts consentis. L'égalité des chances est souvent considérée comme l'un des éléments de la politique libérale qui, s'il n'est pas accompagné de mesures concrètes et efficaces, peut devenir un alibi de l'accroissement des inégalités sociales et fait porter sur le seul individu la responsabilité de son sort.

"L'égalité des chances, c'est le droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance, ni de la malchance. C'est le droit égal, pour chacun, de faire ses preuves, d'exploiter ses talents, de surmonter, au moins partiellement, ses faiblesses. C'est le droit de réussir, autant qu'on le peut et qu'on le mérite. C'est le droit de ne pas rester prisonnier de son origine, de son milieu, de son statut. C'est l'égalité, mais actuelle, face à l'avenir. C'est le droit d'être libre, en se donnant les moyens de le devenir. C'est comme une justice anticipée, et anticipatrice : c'est protéger l'avenir, autant que faire se peut, contre les injustices du passé, et même du présent." André Comte-Sponville - Guide républicain, 2004

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F comme féminisation du langage

La féminisation de la langue française représente un premier pas pour faire sortir les femmes de l'invisibilité que leur confère notre langage et leur permettre de se réapproprier un moyen d'expression politique, la création d'un langage neutre est essentielle et incontournable. C'est le seul moyen de déconstruire le caractère sexué de la langue et plus largement le «genre».

La féminisation du langage peut, plus raisonnablement, s'interpréter comme la décision d'inscrire dans la langue la revendication politique d'une parité entre les hommes et les femmes dont les conditions pratiques ne sont pas encore réunies.

Il est également possible d'interpréter la volonté de féminiser comme le désir d'accompagner une évolution sociale marquée par l'accès des femmes à des métiers ou à des positions hiérarchiques dont elles avaient été longtemps écartées. Il s'agirait alors moins de modifier les usages de la langue pour provoquer un changement social que d'adapter la langue à une évolution sociologique réelle dont elle ne rendrait compte que très partiellement. Il n'est pas anormal, en effet, que le langage traduise les changements de société et coïncide avec eux. La féminisation des titres est un phénomène social avant d'être un phénomène linguistique.

Comme l’Académie française le soulignait déjà en 1984, l’instauration progressive d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique rend indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché.

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G comme Grammaire

Ensemble des règles régissant l’organisation syntaxique d’une langue. Comme toute règle, les règles de grammaire relèvent de choix et s’inscrivent donc dans une culture, un organisation sociale, une époque. Ainsi, interroger, questionner l’origine d’un fonctionnement grammatical permet de comprendre le contexte dans lequel il s’est élaboré et d’expliquer parfois le choix retenu pour élaborer une norme.

L’exemple du fonctionnement de l’accord en genre en langue française est un bon exemple. L’accord au masculin n’a pas toujours été celui retenu, ce fut un choix politique qui s’est porté sur ce mode de fonctionnement au 17ème siècle avec comme argumentaire qu’en présence des deux genres, « le plus noble doit l’emporter ». C’est ainsi que le genre grammatical masculin, considéré comme le plus noble, a été choisi pour assumer l’accord au pluriel.

Aujourd’hui l’adjectif, qu’il soit épithète ou attribut, s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Lorsque plusieurs noms sont coordonnés, l’adjectif se met au pluriel, mais il faut distinguer deux cas : si les noms sont de même genre, il prend ce genre ; si les noms sont de genres différents, il se met au masculin. Suivant cette règle, on écrit "les hommes et les femmes sont beaux".

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H comme Homophobie

Définition extraite du site internet SOS Homophobie

Le terme homophobie, apparu dans les années 1970, vient de homo, abréviation de "homosexuel", et de phobie, du grec phobos qui signifie crainte.

Il désigne les manifestations de mépris, rejet, et haine envers des personnes, des pratiques ou des représentations homosexuelles ou supposées l’être.

Ce n’est pas une construction étymologique puisque homo ne renvoie pas au radical grec.

Est ainsi homophobe toute organisation ou individu rejetant l’homosexualité et les homosexuel-le-s, et ne leur reconnaissant pas les mêmes droits qu’aux hétérosexuel-le-s.

L’homophobie est donc un rejet de la différence, au même titre que la xénophobie, le racisme, le sexisme, les discriminations sociales, liée aux croyances religieuses, aux handicaps, etc...

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I comme Insultes

Les insultes trouvent en grande partie leurs sources dans le registre sexuel. Les formuler au féminin accentue sa valeur dépréciative. De très nombreuses insultent servent à humilier les femmes (pute, salope, pétasse, conasse…).

Cette violence quotidienne est semble-t-il, surtout dirigée vers les filles, vers leur féminité. Aucune insulte ne vise la maternité. Personne n’aurait l’idée de dire « espèce de mère !», « daronne » pour faire mal à quelqu’un, lui exprimer des sentiments négatifs. En revanche, les insultes visant la sexualité des femmes sont variées et nombreuses : « Salope », « pétasse », « t’es bonne ! »… Il est facile de trouver, dans le répertoire français, des injures très utilisées qui font références aux organes sexuels des femmes ("con », « connard », « connasse ») et aux activités sexuelles féminines «débordantes » et dégradantes des femmes (« salope », « pétasse »...). La même insulte déclinée au féminin et au masculin ne renvoie souvent pas à la même chose : une « salope » est une « femme dévergondée » alors qu’un « salaud » est un « homme méprisable » mais pas forcément pour sa sexualité.

Elles ont souvent comme but d'humilier la personne, de porter atteinte à sa dignité, de provoquer sa colère. Les paroles qui cassent, qui blessent, qui humilient sont une vraie violence faite à la personne. Elles expriment le mépris, le non-respect de l'autre.

Pour celui qui insulte, une façon de se défouler, d'exprimer sa colère et son agressivité en prenant quelqu'un comme bouc-émissaire. Certaines personnes se sentent puissantes quand elles rabaissent les autres. Parce qu'au fond d'elles-mêmes elles doutent de leur valeur. Probablement ne sont-elles pas respectées elles-mêmes, et elles utilisent ce mode de communication agressif pour exprimer leur souffrance.

Parfois, les insultes sont comme un langage codé entre amis, un jeu, « c'est pour rire ». Elles ne sont pas forcément vécues comme insultantes en fonction du ton et du degré d'amitié entre les personnes (elles peuvent même se transformer en petit surnom affectif !). Mais la plupart du temps, elles sont une forme de violence, et peuvent donc être blessantes...

Les insultes ne sont pas une solution. Elles génèrent des réactions d'hostilité, un climat d'insécurité et de haine. Elles mènent toujours à la surenchère, à aller plus loin, à faire encore plus mal.

Et quand les mots ne suffisent pas, les actes prennent le relais...

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J comme Jouet

Sur le même modèle que les livres pour enfants, les jouets sont bien évidemment sexués. Il suffit de feuilleter les catalogues de jouet pour noël : bleus et kakis pour les garçons et roses pour les filles. Les garçons apprennent leur futur rôle d’homme en s’exerçant au maniement des armes ou bien à la conduite automobile ; les filles, elles apprennent à faire le ménage et les courses mais surtout elles doivent s’entrainer à leur futur rôle de mère avec leur poupée.

Il est d’ailleurs intéressant de constater que lorsqu’un garçon joue à la poupée, on s’inquiète sur son orientation sexuelle future sans imaginer son futur rôle de père !

Ainsi emprisonnés dans des univers ultra-stéréotypés, les enfants sont privés d’une liberté de choix.

Quel accueil réservons-nous à un petit garçon qui souhaiterait une dînette et une petite fille qui demanderait un déguisement de Superman ? Cette différenciation sexuée envahit tout le petit monde enfantin. Or, l’histoire des jouets nous apprend qu’il n’en a pas toujours été ainsi : la poupée et les cerceaux étaient jusqu’au XIXe siècle offerts aux filles autant qu’aux garçons.

Preuve en est qu’il n’y a rien d’inné mais que c’est une affaire d’éducation et de culture.

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K comme Kiosque d’info : des ressources pour agir contre les violences

Accessible aux enseignants, étudiants, médecins, chercheurs, professionnels du secteur social, et à tout public intéressé par ce domaine, notre rubrique sur le site « Kiosques d’info : des ressources pour agir contre les violences » est pour vous. Notre objectif est de vous assurer un accès à des documents, livres, sites internet fiables et actualisées pour continuer à enrichir vos réflexions et vous aider à mettre en place vos actions de prévention pour agir contre les violences.

Pour accéder à la rubrique, cliquez ici.

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L comme Lois

Cliquer sur chaque loi pour en savoir plus

Politique

Loi n° 2007-128 du 31 janvier 2007
Tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives


Loi n°2000-493 du 6 juin 2000
Tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives

Travail – Egalité professionnelle

Loi n° 2008-496 du 27 mai 2008
Portant diverses dispositions d’adaptation au droit communautaire dans le domaine de la lutte contre les discriminations achève la transposition complète des textes européens en matière d’égalité de traitement (les directives 2006/54, 2004/113, 2002/73, 2000/78 et 2000/43). Elle définit les notions de discrimination directe et indirecte, assimile les faits de harcèlement moral et sexuel aux discriminations et renforce la protection des victimes.


Loi n° 2006-340 du 23 mars 2006
Relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes


Loi n° 2001-397 du 9 mai 2001
Relative à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes

Violences envers les femmes

Loi n° 2010-769 du 9 juillet 2010
Relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants

Loi n° 2006-399 du 4 avril 2006
Renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs

Loi n°80-1041 du 23 décembre 1980
Relative à la répression du viol et de certains attentas aux mœurs

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M comme Mixité

Le mot de mixité est récent. Au XIXe siècle on ne parle que de coéducation qui définit une « cohabitation en commun » que l’on va retrouver dans la seconde édition de 1911 du célèbre Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire de Ferdinand Buisson. Il existe un autre terme usité au XIXe siècle, celui de gémination, c’est-à-dire le regroupement par âge des garçons et des filles (différent d’un regroupement par sexe), par petits effectifs.

Ce n’est que vers 1950 que le terme « mixité » apparaît comme substantif en référence à la mixité scolaire. Le Grand Larousse encyclopédique de 1963 exprime la perception dubitative de ce mot : « Mixité : n.f.- Etat d’une école où les filles et garçons sont admis. Certains éducateurs émettent des doutes sur l’efficacité de la mixité ».

C’est au cours des années 1990 que la notion de mixité est assignée à d’autres diversités que celles des sexes : « mixité sociale », « mixité culturelle », « mixité religieuse », « mixité spatiale »…. en relation avec la réflexion politique pour davantage d’égalité dans la société. Cependant ce « mélange » de « natures différentes » est souvent présenté comme un face à face entre le « même » et « l’autre ». Il est très difficile de le percevoir comme multiple et complémentaire.

Ce qui aujourd’hui au XXIe siècle nous amène à, non plus, utiliser le terme mixité, mais celui de diversité qui fait consensus sur le plan européen. D’autant plus qu’en anglais, le substantif mixité est intraduisible car il n’existe tout simplement pas ! Les anglo-saxons parlent de coéducation (le mot mix n’a pas la valeur de mixité comme nous l’entendons en français).

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N comme Non !

Dire non

Apprendre à respecter ses désirs, son corps, à savoir dire « non » est essentiel dans la vie et notamment dans sa sexualité. Exprimer son accord ou son désaccord et donc pouvoir dire « non » quand on n’a pas envie d’avoir des rapports sexuels est primordial.

Peur de ne pas être aimé-e

Si l’on n’ose pas dire « non » à l’autre, c’est peut-être parce que l’on a peur de le blesser, de déplaire, d’être exclu, surtout de ne plus être aimé. Par exemple, avec son petit ami dire « non » peut être difficile notamment dans l’intimité. Peut-être par peur de ne pas savoir s’expliquer et très souvent par peur de le perdre. On a envie de lui faire plaisir et on n’est plus à l’écoute de ce que l’on veut intimement. Alors certain(e)s finissent par céder, se forcent, acceptent des pratiques sexuelles qu’ils/elles n’aiment pas. Un malaise peut alors s’installer dans la relation ainsi qu’un mal-être et parfois même de la violence.

Mettre des limites entre soi et l’autre

C’est pourquoi savoir dire « non » est indispensable. Cela permet de mettre des limites entre soi et l’autre, de définir son propre territoire (corporel, physique et psychique). Et les limites c’est finalement rassurant. Le « non » permet de trouver sa place parmi les autres et de faire en sorte qu’elle soit respectée. Car dire « non », c’est se positionner, et c’est justement comme cela que l’autre nous respecte et nous estime.

Quand on n’arrive pas à dire « non » à l’autre, on peut se sentir lâche, se dire que l’on manque de courage, ressentir parfois de la tristesse, de la colère voire de la violence. Oser dire « non » permet de s’affirmer, de se respecter et de se faire respecter, de faire part de ses désirs et de ses envies, notamment lorsqu’il s’agit de son corps et de sa sexualité. Par exemple, cela signifie ne pas dire « oui » à une relation sexuelle quand on pense « non ». Dire « non » s’apprend. Il faut tenir bon et persévérer. Avec patience et courage, on ose enfin dire « non ». Parfois, l'entourage peut renvoyer « pourquoi tu n'as pas su dire non ? », ce qui peut être aidant mais aussi culpabilisant.

Et si le « non » n’est pas entendu par l’autre, que faire ?

En effet, c’est là que la violence commence. Il est important de se poser alors la question de continuer cette relation ou plutôt de l’arrêter, de fuir. C’est alors se faire respecter. Si on n’y arrive pas, il est important de se faire aider par un professionnel. On peut consulter par exemple une conseillère dans un centre de planification, un psychologue dans un Point Accueil Ecoute Jeunes (PAEJ).

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O comme Orientation professionnelle filles-garçons

Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé.

À la fin du collège, quels que soient leur milieu social d’origine ou leur réussite scolaire, les filles s’orientent plus vers l’enseignement général et technologique que vers l’enseignement professionnel (et très rarement dans les sections industrielles). Dans l’enseignement général et technologique, elles délaissent plus facilement les filières scientifiques et techniques. Elles choisissent aussi des options différentes des garçons.

Après le baccalauréat, dans les classes préparatoires aux grandes écoles, 75 % des élèves des filières littéraires sont des filles, pour 30 % des élèves scientifiques. Seulement 26 % des diplômes d’ingénieurs sont délivrés à des femmes.

Les différences d’orientation entre filles et garçons ont des conséquences sur leur insertion dans l’emploi.

Filles et garçons intériorisent les stéréotypes et continuent à se conformer à ce qui est reconnu comme leur domaine respectif de compétence dans les schémas socioprofessionnels.
La persistance des choix sexués est autant le fait des garçons que des filles : ils anticipent des rôles adultes en fonction de représentations stéréotypées.

Par exemple :

- quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique.

- quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique.

Tant en France qu’au niveau européen, les différences entre les sexes persistent à la fois dans les résultats scolaires, à l’avantage des filles qui sont plus diplômées à la sortie du système éducatif, et dans le choix des filières d’études dans le secondaire puis après le baccalauréat. Lors des divers tests d’évaluation, les filles continuent de se distinguer par une meilleure maîtrise du français, de moindres difficultés en lecture et de meilleurs scores en compréhension de l’écrit.
En sciences, bien qu’elles aient des résultats équivalents à ceux des garçons, les filles semblent avoir moins confiance dans leur capacité scientifique.

Les enjeux sont multiples : les différences d’orientation entre filles et garçons ont des conséquences ultérieures dans leur insertion dans l’emploi et sur les inégalités professionnelles et salariales entre les femmes et les hommes ; les difficultés scolaires des garçons pèsent sur les objectifs européens qui visent à atteindre moins de 10%de sortants précoces et 85%de jeunes de 20 à 24 ans diplômés du second cycle de l’enseignement secondaire.

Dans le rapport à leur scolarité, les filles apparaissent souvent dans une position paradoxale. D’une part, elles réussissent en moyenne mieux que les garçons ; en particulier, elles redoublent moins et obtiennent plus souvent le baccalauréat. Mais d’autre part, au moment des grands choix d’orientation, elles s’engagent dans les filières les moins rentables professionnellement et perdent ainsi une partie du bénéfice de cette meilleure réussite scolaire. Cette situation s’observe dans l’enseignement général comme dans l’enseignement professionnel. On la retrouve, aussi, dans l’enseignement supé- rieur, où les filles optent majoritairement pour l’université et sont sous-représentées dans les filières les plus sélectives.

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P comme "Plafond de verre"

Le plafond de verre (glass ceiling) est une expression apparue aux Etats Unis à la fin des années 70 pour désigner l’ensemble des obstacles que rencontrent les femmes pour accéder à des postes élevé dans les hiérarchies professionnelles. La métaphore, si elle n’explique pas le phénomène, a au moins le mérite d’être parlante : tout se passe comme si un plafond invisible empêchait les femmes de grimper les échelons. Plus largement l’expression « plafond de verre » est aussi pertinente pour tout emploi où il y a possibilité d’une évolution de carrière. La question est alors de comprendre ce qui, à compétences égales, contrarie la progression professionnelle des femmes par rapport à celle des hommes. Cette inégalité des chances est devenue depuis une quinzaine d’années un axe de réflexion important dans la recherche, mais aussi dans le champ politique dans le cadre de la lutte contre les discriminations. Parce que les obstacles sont de plus en plus visibles mais tout aussi lourds, la sociologue Catherine Marry préfère pour sa part parler de « ciel de plomb » pesant sur les carrières féminines.

Les parois de verres traduisent une autre mécanique, plus sournoise : quand les femmes parviennent à atteindre des postes de haut niveau, elles se retrouvent souvent dans des filières ou des services considérées comme moins centraux, moins stratégiques pour l’organisation (RH, administration, etc.).

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Q comme Quelle prévention ?


Historiquement, la prévention des violences scolaires est apparue dans la continuité de la « prise de conscience » de la violence au sein de l’école, à la fin des années 70. L’inspecteur général G. Tallon rédige en 1979 le premier rapport – confidentiel - sur la question. Auparavant, la violence scolaire existait, bien sûr, mais n’était pas considérée comme un problème de société.

Traditionnellement, dans le débat autour des violences scolaires, prévention et répression s’opposent.

Dans la réalité, si l’on peut repérer des tendances dominantes plus ou moins fortes s’infléchissant vers la prévention ou vers la répression, selon les époques et les mandatures nationales ou locales, actions préventives et répressives coexistent et s’intègrent à des politiques plus vastes.

Ces actions peuvent être dirigées vers les collectifs ou vers les individus, se placer sur le plan scolaire, social, psychologique ou judiciaire, prendre en compte les auteurs ou les victimes de violences.

La prévention de la violence scolaire s’effectue au sein des établissements, à travers des projets et des mesures nés en interne mais aussi avec des partenaires : régions, départements, municipalités (dont dépendent respectivement lycées, collèges et écoles), certains services publics ou administrations, des associations.

Eric Debarbieux, président de l’Observatoire International de la Violence à l’Ecole et auteur de nombreux ouvrages de référence sur ce sujet, fait le point sur les actions de prévention qui fonctionnent dans une interview à la revue Les Cahiers Pédagogiques. Il pointe l’inefficacité des solutions techniques séduisantes au premier abord – vidéosurveillance, détecteurs de métaux et autre gadgets – mais dont les effets pervers se développent rapidement.

Il met également en cause le traitement purement individuel et de « rééducation » des élèves auteurs de violence.

Eric Debarbieux fait la distinction entre une violence « délinquante » ou « mafieuse », marginale et souvent venue de l’extérieur des établissements, et ce qui constitue la majorité de la violence à l’école, les « micro-violences » quotidiennes et répétées, plus difficilement qualifiables et repérables.

Il remarque que l’on sait aujourd’hui, grâce à des recherches et à des évaluations poussées des politiques mises en œuvre dans différents pays, quelles méthodes sont efficaces pour prévenir la violence scolaire. Longue durée, travail en équipe, formation du personnel, supervision extérieure et aide du directeur de l’établissement sont les conditions essentielles au succès d’un programme. Dans un entretien paru dans la même revue en 2006, il notait que les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux où la place des parents à l’Ecole est la plus forte. Il se disait sceptique sur les campagnes nationales telles qu’elles sont menées et leur préférait l’accompagnement local.

Dans son interview aux Cahiers pédagogiques de mai 2009, il explique que « parmi les interventions efficaces on trouve des techniques dites « administratives » c’est-à-dire de conduite de la classe (coopération, participation), des règles et normes de comportement claires et communes à l’école. La qualité des réseaux sociaux est une condition de protection contre la violence. (…) La première base de l’action efficace est d’augmenter l’identification collective dans les établissements, celle des professionnels et celle des élèves. L’identification positive à l’école est prédictive de la réussite scolaire ; à l’inverse la désaffiliation est « le premier chemin vers la violence à l’école », très vite suivie par une identification aux pairs déviants, eux-mêmes en décrochage scolaire. »

Interviews d’Eric Debarbieux du 2 juin 2006 et du 26 mai 2009 parues sur le site des Cahiers Pédagogiques du C.R.A.P. (Cercle de recherche et d’action pédagogiques) cliquer ici

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R comme Rôles sexués

Les rôles sexuels s'acquièrent au cours de la socialisation, et ce dès la petite enfance. Par le contact avec les parents, l'entourage social et le système éducatif, l'individu fait l'apprentissage de la manière dont il doit se comporter selon qu'il est de sexe masculin ou de sexe féminin. La famille, la crèche, l'école, les activités de loisirs constituent ainsi des espaces de socialisation masculine et féminine, où chacun apprend ce qui est attendu de lui selon son sexe.

Hommes et femmes diffèrent d'un point de vue biologique. Cette différence est à l'origine d'une division du travail entre les sexes, qui assigne traditionnellement aux femmes les responsabilités domestiques et les soins aux enfants, tandis qu'aux hommes sont confiées les affaires économiques et politiques. Dans toutes les sociétés, un ensemble de normes sociales indique les attitudes et conduites obligatoires, valorisées, anormales ou interdites pour chaque sexe. Cependant, les rôles attribués à chacun sont variables d'un groupe à un autre et en évolution constante : une même tâche peut ainsi être considérée comme féminine dans une société et masculine dans une autre. Ils sont contraignants pour les hommes comme pour les femmes et concernent tous les domaines de l'existence : la vie familiale et privée, l'activité professionnelle, les loisirs, les relations sociales… et bien sûr la sexualité.

Dans le domaine de la sexualité, les rôles sont aussi répartis selon les sexes. Précisons que les traditions religieuses ne conçoivent en général la sexualité que dans le cadre du mariage, dans un but de procréation et, par conséquent, entre deux personnes de sexe opposé.

- Côté masculin. Traditionnellement, on attend de l'homme qu'il soit « actif », c'est-à-dire qu'il prenne l'initiative des préliminaires et qu'il dirige le déroulement du rapport sexuel, la pénétration de sa partenaire lui conférant le rôle principal (? coït). Cette aptitude à mettre en œuvre l'acte sexuel est source de valorisation, de même que le fait de témoigner d'une certaine endurance. Dans un tel contexte, un homme qui a une panne sexuelle se sent dévirilisé (voir dysfonction érectile).

- Côté féminin. La femme, à l'inverse, est traditionnellement censée se montrer « passive », docile et soumise aux désirs masculins. Cependant, certaines d'entre elles sont invitées à être entreprenantes et actives. Il en est ainsi des prostituées, chargées dans de nombreuses sociétés de dépuceler les jeunes hommes et de leur faire découvrir les joies du sexe. Dans des milieux où l'empreinte de la religion reste forte, une jeune femme entreprenante et experte serait assimilée à une femme de mauvaise vie, indigne de devenir une épouse.

L'évolution du rôle sexuel de la femme

Cette image valorisée de la femme passive tend toutefois à disparaître dans les sociétés occidentalisées modernes. Les mouvements féministes et la libération sexuelle des années 1960 ont permis aux femmes de revendiquer le droit au plaisir et de se libérer de certaines contraintes normatives pesant sur leur sexualité. Ainsi, les normes et les rôles sexuels se sont-ils progressivement transformés. Une certaine égalité des rôles dans la sexualité est revendiquée. De plus en plus de femmes désirent prendre une part active dans les rapports sexuels. Cela est parfois mal perçu et mal compris par certains hommes, qui apprécient les femmes passives et soumises, tandis que d'autres, souvent plus jeunes, aiment au contraire que leurs partenaires soient entreprenantes et prennent des initiatives.

Les résistances au changement

Des résistances à l'évolution des rôles sexuels de chacun persistent cependant, comme la relative dévalorisation de l'homosexualité ou encore les violences infligées aux femmes dont le comportement sexuel est jugé déplacé, car trop libéré (--> femme).

Ces violences prennent des formes différentes, que ce soit en France ou ailleurs. Elles s'illustrent notamment par des brutalités infligées par un conjoint qui se sent bafoué car il soupçonne son épouse de l'avoir trompé ou simplement d'avoir aguiché un autre homme. Elles apparaissent aussi dans l'attitude de certains pères et frères qui contrôlent les sorties d'une jeune fille et qui peuvent aussi avoir recours aux coups s'ils jugent que son comportement risque de porter atteinte à l'honneur de la famille. Elles se manifestent aussi par les viols perpétrés par des inconnus, viols qu'ils légitiment par le fait qu'une femme qui sort seule le soir par exemple « l'a bien cherché », car elle ne respecte pas le rôle qui lui est attribué.

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S comme stéréotypes sexués

Le poids du patriarcat est donc encore très important. Nos sociétés, organisées sur les modèles du masculin et du féminin, ont engendré la nécessité individuelle et sociale de l’affirmation de l'identité sexuée. Ces rôles de sexe déterminent l’être, l’agir et le faire. Autrement dit, comment doit être, se comporter, faire un homme ou une femme.

Nos représentations implicites distinguent entre les «qualités masculines» (énergique, agressif, ambitieux, rationnel, bon en maths, sens technique…) et les qualités dites féminines (sensible, compréhensive, sociable, bonne en lettres, peu de sens technique…). Ce sont là des «alibis» qui servent à légitimer, en les naturalisant, les positions et rôles masculins et féminins d’origine sociale. … En fonction de son degré d’adhésion aux rôles assignés à son sexe biologique, la personne développera une identité sexuée plus ou moins en adéquation avec les normes de féminité ou de masculinité.

Cela explique la pérennité de la division sexuée de l’orientation, du travail et de la plupart des activités et rôles sociaux. On constate une séparation assez systématique entre hommes et femmes dans tout le corps social et une large division sexuelle tant à l’école qu’au travail. Ainsi, si la section littéraire regroupe 82,4% de filles, la section science et technique industrielle n’en compte plus que 7,6%, idem pour la coiffure (99,7%) et le travail social (97,6%) comparés à l’électricité (4,1%). Aussi n’est-il pas étonnant de constater que sur 255 professions, 167 emploient 90% d’hommes. Quant aux femmes, 60% se retrouvent dans 6 métiers (99% de sages-femmes, 98,9% de puéricultrices, 98,2% de secrétaires ...) Comment cette conformation se joue-t-elle ? Prédominance de l’hémisphère gauche du cerveau chez les femmes et de l’hémisphère droit chez les hommes, pour les uns, éducation quotidienne qui tend à favoriser sinon induire certains comportements distincts chez l’enfant mâle (agressivité, compétition, efficacité) et chez l’enfant femelle (altruisme, docilité, soumission), pour les autres.

On peut illustrer ces hypothèses à partir de deux stéréotypes d’ordre culturels très marqués. Du côté des hommes, le fondement le plus fort de leur masculinité est sans conteste, l’élaboration de la virilité. Celle-ci a pris au cours des siècles des formes très diverses. Si l’on remonte à la période post-révolutionnaire c’est tout d’abord, la conscription qui, malgré une large résistance (désertion massive), devient l’acte de distinction par essence entre l’homme véritable d’un côté et la femme, l’enfant et le vieillard, de l’autre. Qui plus est, le militaire couvert de blessure et de gloire apparaît comme le surmâle et le héros, par excellence : c’est la culture du corps souffrant. Le guerrier donne la mort là où la femme donne la vie. Jouer chaque jour son existence au combat devient le critère principal de l’honneur. Pour mesurer sa virilité, on se bat à tout propos. Puis, vient une autre référence : celle de l’idéal bourgeois qui valorise la prospérité et la réussite individuelle. La compétence supplante alors la naissance. Colères, irritations, chagrins n’ont plus droit de cité sur la scène publique et sont remplacés par la froide planification de l’homme d’affaire. La jeunesse massivement regroupée dans les internats des collèges et des lycées est confrontée au culte d’une virilité qui s’identifie à l’endurance : résister à la souffrance, ne jamais exposer ni partager ses émotions ou ses chagrins. L’art de subir sans perdre sa dignité confère alors une marque d’excellence.

Du côté des femmes, une des marques les plus fortes de la féminité sera pendant longtemps le stéréotype de l’instinct maternel. L’altruisme des femmes et leur sacrifice naturel au profit de leur petit les prédisposeraient à une maternité automatique. Dans un ouvrage récent, Sarah Blaffer Hrdy (3), dénonce l’illusion naturaliste qui confond ce qui arrive parfois avec ce qui devrait être. Le monde animal connaît des gardiens d’enfant des deux sexes, des nourrices trouvées dans la parenté et des crèches permettant de soulager les parents tout comme les couvaisons, l’approvisionnement ou même des gestations assurées par des mâles. Si, beaucoup de femelles lèchent leur bébé et avalent le sac amniotique, il n’existe pas chez les humains de tels comportements universels. On rencontre juste des attitudes propres aux mammifères. Ainsi de la lactation, particulièrement efficace pour éviter la concurrence des plus petits avec les animaux les plus matures, qui a eu pour effet de spécialiser les femelles et de créer cette forte intimité avec leur enfant. Mais, le maternage qui en découle apparaît comme un mécanisme complexe qui n’est jamais totalement ni prédéterminé génétiquement, ni produit par le seul environnement. L’un et l’autre facteur s’entremêlent en permanence. On sait ainsi que la prolactine - l’hormone de la parenté- joue un rôle essentiel dans le degré d’attention porté par les parents à leur progéniture. Et, l’allaitement provoque tout particulièrement sa production. On sait aussi que le processus d’attachement intervient dès les premières minutes après l’accouchement, par imprégnation de l’odeur maternelle. D’où l’importance d’un contact précoce. Mais si les mères des grands singes manifestent une dévotion inconditionnelle à l’égard de leur progéniture (on a vu des guenons porter pendant des jours le corps de leur petit même mort et en décomposition), les mères humaines font preuve d’une sollicitude bien plus discriminante. Si, à leur naissance, le seul test de viabilité des petits singes est leur capacité à se cramponner, le petit d’homme, lui, doit convaincre qu’il mérite d’être investi. Les parents biaisent la survie des immatures (pendant les famines, ce sont les mères sélectives qui par le choix de privilégier les plus costauds, arrivaient à en faire survivre certains). Certaines cultures soumettaient les bébés à des tests de viabilité (en les trempant dans des bains glacés) ou catégorisaient les enfants malades comme autre chose qu’un humain (un imposteur laissé par des lutins à la place des enfants en bonne santé) qu’on pouvait alors délaisser et laisser mourir. D’où l’aspect bien potelé à la naissance qui apparaît comme le meilleur prédicteur de la santé ultérieure (par sélection naturelle, cette particularité a pu ensuite se généraliser). Particularité unique dans le monde animal, la fréquence avec laquelle les mères humaines tuent leur petit est à corréler avec l’existence de moyens de contraception et l’existence de relais éducatifs. Chaque mère diffère donc dans l’investissement qu’elle porte à son enfant.

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T comme tâches domestiques

La durée totale consacrée au travail domestique et au travail professionnel est proche en moyenne entre hommes et femmes, sa répartition entre les deux composantes demeure très inégale entre les sexes. Depuis vingt-cinq ans, l'écart de situation entre les hommes et les femmes s'est réduit, pour l'essentiel du fait de la diminution du temps passé par les femmes aux tâches domestiques et non d'une augmentation du temps masculin. Cette réduction vient principalement du cœur des tâches domestiques que sont les tâches ménagères : ménage, cuisine, linge et courses. Cependant, l'inégalité du partage des tâches domestiques continue d'être d'autant plus forte que les ménages comptent des enfants. Le temps passé par les pères à s'occuper de leurs enfants a certes augmenté sur les dix dernières années, mais les femmes s'en occupent plus également, si bien que les inégalités selon le sexe restent inchangées. En général, les tâches domestiques ne sont pas très appréciées par les personnes qui les effectuent et plus les activités sont considérées comme des corvées, plus l'écart de participation entre les hommes et les femmes est important.

Entre 1999 et 2010, le partage des tâches domestiques à très peu évolué. Sur l'ensemble du temps domestique, la part réalisée par les femmes est passée de 66 à 63 %, si l'on ne prend en compte que les actifs ayant un emploi. Les hommes y consacrent le même temps que dix ans auparavant (deux heures), et la durée est passée de 3h48 à 3h26 pour les femmes. Ces données rassemblent des activités très différentes. En 2010, les hommes bricolent moins qu'en 1999 (-10 minutes), mais consacrent un peu plus de temps aux soins aux enfants et autres adultes (+7 minutes). Ils occupent quelques minutes supplémentaires au ménage (+4 minutes). Les femmes consacrent moins de temps au travail domestique proprement dit (-31 minutes) et un peu plus aux enfants (+ 9 minutes).

Les données de l'Insee permettent de détailler les tâches, et de séparer ce qui relève du travail quotidien le plus ingrat du "quasi loisir" (bricolage et jardinage). Elles sont riches d'enseignement. Si on ne considère que le ménage, la cuisine, les courses ou le rangement (ce que l'Insee appelle le "noyau dur" des activités domestiques) les écarts restent considérables. Les femmes consacrent 2,2 fois plus de temps à ces tâches domestiques régulières et peu valorisées. Soit 2h12 chez les femmes et une heure chez les hommes.

L'écart varie fortement entre catégories sociales : il est de 3,3 chez les ménages d'agriculteurs, de commerçants et de chefs d'entreprise, de 2,5 chez les ménages ouvriers et 1,9 chez les cadres supérieurs. Une partie des cadres dispose de moyens pour réduire le déséquilibre en employant du personnel à domicile. Contrairement à une idée répandue, le niveau de diplôme n'influence pas les inégalités hommes-femmes dans ce domaine.

Dans l'emploi les métiers les plus pénibles sont souvent masculins, à la maison, les tâches ingrates reviennent aux femmes. Le contraste est fort entre une représentation et des discours égalitaires très répandus et une répartition des rôles qui reste largement déséquilibrée dans l'intimité de la sphère privée. De nombreux principes de justification sont employés pour tenter de régler cette tension comme le "savoir-faire" féminin ou masculin, et surtout l'activité professionnelle des hommes... Resterait tout de même à mesurer les évolutions de façon fine : ces données moyennes peuvent masquer un effet de génération, avec des répartitions qui tendraient à devenir plus équilibrées pour les plus jeunes. Au vu de l'évolution globale, cet effet ne peut qu'être limité, ce qui n'est pas de bon augure pour l'égalisation.

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U comme Unisexe

Qui convient indifféremment aux femmes et aux hommes. On parle généralement d’un vêtement, coiffure, bijou, etc…

Le mode d’habillement unisexe a vu le jour dans les années 60 et s’est véritablement imposé dans les années 70 avec la panoplie jean, chemise basket pour tous les adolescents.

Aujourd’hui, si les différences sont encore parfois ténues entre filles et garçons, ceux-ci tendent aussi, au gré de leurs humeurs et de la mode à se réapproprier des codes vestimentaires propres à leur sexe.

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V comme violences

La violence demeure une notion large, qui permet d’agglomérer des comportements nombreux, réprouvés socialement, et qui peuvent prendre des formes physiques, psychologiques ou symboliques. Les éléments objectifs permettant de définir la violence sont les coups ou insultes par exemple. Cependant, ils ne peuvent être réellement compris s’ils ne sont pas mis en relation avec les vécus subjectifs et leurs contextes structurels d’émergence (milieu économique ou culturel). La violence est en effet une relation liée aux subjectivités des acteurs prenant part à l’interaction. Ainsi, ne peut être dénommée violente que la relation qui est définie comme telle par au moins l’un-e des acteurs/actrices.

En abordant la violence, se pose la question de la violence ou domination symbolique, où les rapports de domination sont intériorisés par tous et toutes et donc plus difficiles à analyser car cela signifie l’adhésion des personnes dominées. Celles-ci peuvent donc nier la réalité de la violence vécue alors qu’elle est patente pour l’observateur-trice extérieur-e. Apparaît ici toute la difficulté liée à l’analyse des violences pour le/la sociologue, qui doit faire face à l’observation d’une réalité violente et dans le même temps à un discours l’occultant, de la part des auteurs comme des victimes.

Parmi les violences dites de genre, une distinction est établie entre violences non sexuées (si une femme est victime de violence, elle ne l’est pas en tant qu’être humain appartenant à un genre), violences sexuées (violences adressées aux femmes en rapport avec la fonction ou le statut occupé dans la société) et violences sexuelles (comportements portant atteinte aux femmes en tant qu’objet sexuel). Ici, on s’intéressera plus spécifiquement aux violences sexuées et sexuelles, mais également aux rapports sociaux de sexe dans leur ensemble pouvant impliquer des hommes comme victimes.

En effet, les violences de genre peuvent aussi se produire contre des garçons auxquels sont attribuées des caractéristiques du genre féminin. L’utilisation du concept du genre permet ainsi de comprendre ces violences de manière plus globale en tant qu’oppression du genre féminin et pas seulement en tant qu’oppression des femmes.

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W comme www.stopocliches72.org

Les stéréotypes sur le genre ça commence tôt. Forte de ce constat et afin d’accompagner les écoles dans une démarche éducative de remise en cause des stéréotypes sexués, la fédération de la Ligue de l'Enseignement de la Sarthe et le Planning Familial 72 (FAL 72) ont repris le projet de la FAL 75 « filles garçons : cassons les clichés » sous la forme d’un site internet interactif. Notre objectif a été de promouvoir une action d’éducation à la citoyenneté qui permettent aux élèves de s’interroger sur la question du genre, de remettre en cause leurs idées préconçues, d’aborder les évolutions de la condition féminine et masculine en favorisant le dialogue et le débat.

S'agit-il d'un panda ou d'une panda ? Voilà une des questions posées aux écoliers de CP et CE1 afin de lancer le débat et questionner les stéréotypes de genre. Sur le site internet, vous pourrez retrouver également de l’information à destination des parents et des professionnels-elles.

Dans le cadre du projet, nos associations ont souhaité également développer des séances débat à destinations des parents afin de permettre de rappeler que la famille n’est pas neutre puisqu’elle prend activement part avec l’école et la culture à la construction d’individus répondant aux rôles sexués classiques : rose pour les filles, bleu pour les garçons, disions-nous en introduction. La conquête de l’égalité en droit a contribué à maintenir le mythe selon lequel l’égalité est réalisée. Remettre en question cette idée reçue devrait être encore un objectif primordial pour les parents, enseignant-e-s et éducateurs-trices. Faire prendre conscience aux parents que l’éducation au quotidien des enfants n’est pas neutre mais différente pour les filles et les garçons, que cela entrave l’épanouissement des enfants et peut cimenter les inégalités.

D’autre part, pour présenter le projet aux professionnels-elles et les aider à préparer leurs séances d’animation, nous avons créée des stages de Sensibilisation d’une journée pour avec pour objectifs de définir le sexisme, comprendre le phénomène des rapports sociaux de sexe, repérer et analyser les conséquences qui en découlent dans les rapports entre les garçons et les filles, identifier des infractions relatives aux discriminations sexistes et favoriser la mise en place d’actions sur ce thème avec l’utilisation de l’outil « Filles et Garçons cassons les clichés ».

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XY comme Chromosomes XY

Le système XY de détermination sexuelle est un système génétique de détermination du sexe. Il est basé sur la présence de chromosomes sexuels différents entre les différents individus de l’espèce. Ainsi les mâles possèdent un chromosome X et un chromosome Y, alors que les femelles possèdent deux chromosomes X.

Cette différence génétique permet ensuite la différenciation sexuelle des différents individus au cours du développement. Pour chaque croisement entre un mâle et une femelle, la femelle transmettra un chromosome X et le mâle soit un chromosome X ou Y, avec une chance sur deux pour chaque solution. Ainsi, le descendant sera soit XX soit XY, c’est-à-dire femelle ou mâle avec une chance sur deux pour chaque sexe.

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Z comme Zéro clichés

Dès sa création, Le Planning Familial a rencontré beaucoup de femmes victimes de violences sexistes et sexuelles. Des actions d’écoute et d’accompagnement, des partenariats avec les structures dans la prise en charge des victimes ont ainsi été développés. La parole libérée a sorti les violences de la sphère privée et en a fait une question sociale et politique.

La prévention des violences passe par l’intégration d’une réflexion sur la place des hommes et des femmes dans nos sociétés, dans les actions d’éducation à la sexualité en direction des jeunes. On questionnera avec eux les rôles masculins et féminins et les situations de discriminations vécues par les filles et les femmes dans la vie familiale, professionnelle et politique.

Des expériences menées en écoles primaires s’appuient ainsi sur un apprentissage à dire ses émotions, à écouter l’autre. La violence est souvent le moyen de ceux "qui n’ont pas les mots"... En partant des préoccupations des enfants, cette approche permet de prévenir les violences en permettant à chacun d’améliorer son image de soi et ses compétences pour conduire sa vie.

C'est en adoptant le triptyque prévention, protection des victimes et punition des auteurs que notre société peut lutter efficacement contre les violences faites aux femmes tout en se réinterrogeant sur la place qu’elle assigne à chacun des genres.

La fédération de la Ligue de l'Enseignement de la Sarthe et le Planning Familial 72 (FAL 72) vous ont donc proposé cette abécédaire et le projet filles-garçons cassons les clichés pour se rapprocher du : Zéro tolérance contre les violences !

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